Étude JCAR017-BCM-001 : étude de phase 2 évaluant l’efficacité et la tolérance du lisocabtagene maraleucel chez des patients adultes ayant un lymphome non hodgkinien à cellules B agressif.

Mise à jour : Il y a 4 ans
Référence : RECF3737

Femme et Homme | 18 ans et plus

Extrait

Les hémopathies malignes regroupent un ensemble de cancers des cellules sanguines et de leurs précurseurs comme les leucémies et les lymphomes. Les cellules souches hématopoïétiques sont fabriquées par la moelle osseuse et sont à l’origine des différentes cellules du sang : les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. En se développant, les cellules souches du sang deviennent des cellules blastiques (blastes), qui sont des cellules sanguines immatures. Dans le cas du lymphome non hodgkinien à cellules B, il y a une erreur au niveau de la fabrication des lymphocytes. Ils peuvent proliférer en se divisant trop vite et/ou en vivant plus longtemps que les lymphocytes normaux. Les lymphomes non hodgkiniens ne forment pas une maladie unique, mais plutôt un groupe de nombreuses maladies étroitement liées, qui affectent le système lymphatique. Les lymphomes non hodgkiniens sont divisés en 2 sous-types principaux, dont les lymphomes à cellules B qui se développent à partir de lymphocytes B anormaux. Dans les formes peu agressives, la radiothérapie seule ou une chimiothérapie “légère” sont souvent utilisées comme traitement. Pour les formes plus agressives, les médecins ont surtout recours à la chimiothérapie, éventuellement associée à des anticorps monoclonaux ou à de la radiothérapie. En cas de rechute ou d’une forme de lymphome qui s’avère d’emblée de pronostic sévère, un traitement plus intensif, constitué d’une chimiothérapie “lourde”, suivie d’une greffe de cellules souches ou de moelle osseuse peut être nécessaire. Les « cellules CAR-T » comme le lisocabtagene maraleucel sont un traitement d’immunothérapie fabriqué à partir des lymphocytes T du patient. Les lymphocytes T sont extraits à partir du sang, modifiés pour être capable de reconnaître les cellules cancéreuses, puis activés et réintroduits dans le sang du patient, pour cibler spécifiquement les cellules cancéreuses. La phase de chimiothérapie appelée « lymphodéplétion » est destinée à créer un environnement favorable aux cellules CAR-T, leur permettant de mieux se développer dans le corps du patient. Elle comprend de la fludarabine qui est un antimétabolite utilisé pour traiter la leucémie lymphocytaire chronique, y compris celle qui n’a pas répondu ou qui est réapparue après un traitement standard et du cyclophosphamide qui empêche la cellule cancéreuse de se diviser. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance du lisocabtagene maraleucel chez des patients adultes ayant un lymphome non hodgkinien à cellules B agressif. Les patients seront répartis en 6 groupes selon leur type de lymphome. Tous les patients recevront une leucaphérèse pour permettre de générer le produit cellulaire lisocabtagene maraleucel. Les patients recevront une chimiothérapie lymphodéplétive pendant 3 jours suivie, 2 à 7 jours plus tard du lisocabtagene maraleucel. Les 10 premiers patients en Europe seront hospitalisés pendant 14 jours minimum après avoir reçu du lisocabtagene maraleucel. Les patients seront revus 28 jours ainsi que 2, 3, 6, 9, 12, 18 et 24 mois après l’administration de lisocabtagene maraleucel. Les patients seront suivis pendant une durée de 2 ans après leur inclusion dans l’étude.


Extrait Scientifique

Il s’agit d’une étude de phase 2, à un seul bras et multicentrique. Les patients sont répartis en 6 cohortes selon leur type de lymphome. Tous les patients ont une leucaphérèse pour permettre de générer le produit cellulaire lisocabtagene maraleucel. Les patients reçoivent une chimiothérapie lymphodéplétive IV pendant 3 jours, suivie 2 à 7 jours plus tard du lisocabtagene maraleucel IV. Les 10 premiers patients en Europe sont hospitalisés pendant 14 jours minimum après avoir reçu du lisocabtagene maraleucel IV. Les patients sont revus 28 jours ainsi que 2, 3, 6, 9, 12, 18 et 24 mois après l’administration de lisocabtagene maraleucel. Les patients sont suivis pendant une durée de 2 ans après leur inclusion dans l’étude.;


Objectif principal

Évaluer l’efficacité du lisocabtagene maraleucel selon le taux de réponse globale.;


Objectif secondaire

Évaluer la tolérance et la faisabilité. Évaluer le taux de réponse globale au lisocabtagene maraleucel de la leucémie lymphoïde chronique sous-jacente chez des patients ayant du syndrome de Richter. Évaluer d’autres mesures d’efficacité du lisocabtagene maraleucel (taux de réponse complète, survie sans événement, survie sans progression, survie globale et durée de la réponse). Évaluer le profil pharmacocinétique cellulaire du lisocabtagene maraleucel, notamment la quantité et la persistance de lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique dans le sang périphérique. Évaluer les changements de la qualité de la vie liée à la santé à l’aide des questionnaires EORTC QLQ-C30 et EQ-5D-5L et la sous-échelle « Répercutions supplémentaires » du questionnaire d’évaluation fonctionnelle du traitement du cancer et lymphome.


Critère d'inclusion

  • Âge ≥ 18 ans.
  • Confirmation histologique du diagnostic à la dernière rechute. Une quantité suffisante de matériel tumoral doit être disponible pour une confirmation centrale du diagnostic. Si ce n’est pas le cas, une nouvelle biopsie tumorale est exigée.
  • Patients éligible à une thérapie par transfert adoptif de lymphocytes T.
  • Bon accès vasculaire pour la procédure de leucaphérèse.
  • Indice de performance ≤ 2 (OMS).
  • Fonction médullaire : bonne fonction permettant de recevoir une lymphodéplétion par chimiothérapie.
  • Fonction hépatique : bilirubine sérique 2,0 mg/dL (ou
  • Fonction cardiaque : fraction d’éjection ventriculaire gauche ≥ 40%.
  • Fonction rénale : clairance de la créatinine ≥ 30 mL/min (formule de Cockcroft-Gault) ou ≤ 1,5 x LNS.
  • Fonction pulmonaire : Bonne fonction pulmonaire, définie par dyspnée de grade ≤ 1 selon la classification CTCAE et SaO2 ≥ 92 % en air ambiant.
  • Contraception efficace pour les patients en âge de procréer pendant la durée de l’étude et au moins pendant 12 mois après la fin du traitement à l’étude.
  • Les patients doivent accepter de ne pas faire de don de sang, d’organes, de sperme ou d’ovules pour une utilisation par d’autres personnes jusqu’à au moins 12 mois après le traitement ou jusqu’à ce que les cellules CAR-T ne soient plus présentes à deux évaluations consécutives par amplification en chaîne par polymérase quantitative, l’échéance la plus longue prévalant.
  • Test de grossesse urinaire ou sérique négatif dans les 48 heures précédant le début du traitement à l’étude.
  • Patient affilié ou bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale.
  • Consentement éclairé signé.
  • Pour les patients ayant un lymphome non hodgkiniens ou de leucémie lymphoïde chronique ayant évolué en syndrome de Richter : le patient doit présenter une maladie positive à la tomographie par émission de positons d’après la classification de Lugano (Cheson, 2014).
  • Cohorte 1 : Lymphome diffus à grandes cellules B, sauf indication contraire (lymphomes folliculaires de novo ou lymphome folliculaire transformé), lymphome à cellules B de haut grade avec réarrangements de MYC et BCL2 et/ou BCL6 à histologie de lymphome diffus à grandes cellules B, LF3B selon la classification 2016 de l’OMS (Swerdlow, 2016), après ≥ 2 lignes de traitement comprenant une anthracycline et du rituximab (ou un autre agent ciblant CD20).
  • Cohorte 2 : Patients non-candidats à une greffe et ayant un lymphome diffus à grandes cellules B, sauf indication contraire (lymphomes folliculaires de novo ou lymphome folliculaire transformé) ou un lymphome à cellules B de haut grade avec réarrangements de MYC et BCL2 et/ou BCL6 à histologie de lymphome diffus à grandes cellules B, ou de LF3B selon la classification 2016 de l’OMS (Swerdlow, 2016) et qui n’ont pas répondu à un traitement de première ligne comprenant une anthracycline et du rituximab (ou un autre agent ciblant CD20).
  • Cohorte 4 : Patients ayant un lymphome à cellules B de haut grade avec réarrangements de MYC et BCL2 et/ou BCL6 à histologie lymphome diffus à grandes cellules B qui n’ont pas répondu au traitement de première ligne. Les patients peuvent être sélectionnés au moment du diagnostic initial et une leucaphérèse peut être réalisée avant le début du traitement de première ligne.
  • Cohorte 5 : Patients ayant un lymphome primitif du système nerveux central après ≥ 1 ligne de traitement, comprenant du méthotrexate à forte dose. Les patients doivent présenter une maladie objectivement mesurable sur la base du rapport d’un atelier international pour normaliser l’évaluation de référence et les critères de réponse pour le lymphome primitif du système nerveux central (Abrey, 2005), de la cytologie du liquide céphalo-rachidien [en cas de maladie uniquement leptoméningée], ou de la cytologie de la ponction vitréenne et/ou de photographies rétiniennes (en cas de lymphome oculaire si indication clinique).
  • Cohorte 6 : Patients ayant un syndrome de Richter après ≥ 1 ligne de traitement pour ce syndrome.

Critère de non inclusion

  • Lymphome à grandes cellules B riche en lymphocytes T/histiocytes, lymphome cutané primitif à grandes cellules B, un lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B, un lymphome diffus à grandes cellules B positif au virus d’Epstein-Barr du patient âgé ou lymphome de Burkitt.
  • Infection systémique fongique, bactérienne, virale ou autre (y compris tuberculose) non contrôlée malgré une antibiothérapie ou un autre traitement adapté au moment de la leucaphérèse ou de la perfusion de lisocabtagene maraleucel.
  • Maladie du greffon contre l’hôte aiguë ou chronique.
  • Affection, anomalie biologique ou maladie psychiatrique significative incompatible avec la participation à l’étude, pouvant fausser l’interprétation des résultats ou exposant le patient à un risque inacceptable en cas de participation.
  • Maladie auto-immune active nécessitant une thérapie immunosuppressive.
  • Antécédents ou présence d’une pathologie du SNC cliniquement significative telle qu’épilepsie, convulsions, parésie, aphasie, AVC, lésions cérébrales sévères, démence, maladie de Parkinson, maladie cérébelleuse, syndrome cérébral organique ou psychose.
  • Antécédents d’autre tumeur maligne primitive qui n’a pas été en rémission pendant au moins 2 ans avant l’inclusion. Cette limite de 2 ans ne s’applique pas aux affections suivantes si elles ont été traitées de manière curative : cancer de la peau non-mélanome, cancer de la prostate localisé, carcinome in situ du col de l’utérus à la biopsie ou lésions épidermoïdes intraépithéliales au frottis.
  • Insuffisance cardiaque congestive de classe ≥ 3 (NYHA), angioplastie ou stent cardiaque, infarctus du myocarde, angor instable ou autre maladie cardiaque cliniquement significative au cours des 6 derniers mois.
  • Traitement antérieur par un produit de thérapie génique.
  • Traitement antérieur ciblant CD19.
  • Traitement par alemtuzumab dans les 6 mois précédant la leucaphérèse, ou traitement par fludarabine ou cladribine dans les 3 mois précédant la leucaphérèse.
  • Doses thérapeutiques de corticoïdes (> 20 mg/jour de prednisone ou équivalent) dans les 7 jours qui précèdent la leucaphérèse ou dans les 72 heures avant la perfusion de lisocabtagene maraleucel. Les corticothérapies substitutives à dose physiologique et les corticoïdes topiques et inhalés sont autorisés.
  • Chimiothérapie à faible dose (par ex : vincristine, rituximab, cyclophosphamide ≤ 300 mg/m²) administrée après la leucaphérèse pour maintenir le contrôle de la maladie doit être interrompue ≥ 7 jours avant la LD par chimiothérapie.
  • Agents chimiothérapeutiques cytotoxiques qui ne sont pas considérés lymphotoxiques administrés dans la semaine qui précède la leucaphérèse. Les agents anticancéreux oraux, notamment le lénalidomide et l’ibrutinib, sont autorisés si au moins 3 demi-vies se sont écoulées avant la leucaphérèse.
  • Agents chimiothérapeutiques lymphotoxiques (ex : cyclophosphamide, ifosfamide, bendamustine) administrés dans les 2 semaines qui précèdent la leucaphérèse.
  • Traitements immunosuppresseurs administrés dans les 4 semaines qui précèdent la leucaphérèse et la perfusion de lisocabtagene maraleucel (ex : inhibiteurs de la calcineurine, méthotrexate ou autres agents chimiothérapeutiques, mycophénolate, rapamycine, thalidomide, anticorps immunosuppresseurs tels que les inhibiteurs du facteur de nécrose tumorale [TNF], anti-IL-6 ou anti-IL-6R).
  • Radiothérapie dans les 6 semaines qui précèdent la leucaphérèse. Pour être éligibles, les patients doivent présenter une progression de la maladie au niveau des lésions irradiées ou présenter d’autres lésions non irradiées TEP-positives. Une radiothérapie d’une seule lésion, en cas de présence d’autres lésions non irradiées, mesurables et TEP-positives, est autorisée jusqu’à 2 semaines avant la leucaphérèse.
  • Perfusion de lymphocytes de donneur dans les 6 semaines qui précèdent la perfusion de lisocabtagene maraleucel ou greffe de cellules souches hématopoïétiques allogénique dans les 90 jours qui précèdent la leucaphérèse.
  • Toute condition médicale, psychiatrique ou anomalie de laboratoire pouvant empêcher le patient de se conformer aux contraintes du protocole.
  • Participation en cours à une autre recherche clinique ou traitement avec un agent expérimental ou utilisation d’un dispositif expérimental dans les 4 semaines précédant l’inclusion, sauf si aucune réponse ou progression de la maladie n’est documentée sous traitement expérimental et si au moins 3 demi-vies se sont écoulées avant la leucaphérèse.
  • Sérologie VIH, VHB ou VHC positive.
  • Femme enceinte ou en cours d’allaitement.
  • Cohorte 2 : Greffe de cellules souches hématopoïétiques antérieure.