Femme et Homme | 18 ans et plus
- | Pays :
- France
- | Organes :
- Tête et cou
- | Spécialités :
- Immunothérapie - Vaccinothérapie
- Chimiothérapie
- Radiothérapie
- Chirurgie
Extrait
Les cancers de l’oropharynx, du pharynx et du larynx constituent 90 % des cancers de la tête et du cou et sont favorisés par le tabagisme et l’abus d’alcool. Une infection par certains types de papillomavirus humains augmente le risque de développer un cancer de la tête et du cou. Le traitement de ces cancers est complexe et dépend des caractéristiques de la tumeur qui guident le choix de la stratégie de traitement. Dans de nombreux cas, les cellules cancéreuses développent une stratégie de protection qui consiste à inhiber le système immunitaire en sécrétant une protéine appelée PD-L1. Cette protéine peut inhiber l’activité des lymphocytes T en interagissant avec la protéine PD-1 localisée à la surface de ces cellules. Le pembrolizumab est un anticorps ciblant la protéine PD-1 qui, en se fixant à cette dernière, permet d’empêcher l’inactivation des lymphocytes T par les cellules cancéreuses et aide ainsi le système immunitaire à éliminer les cellules cancéreuses et limite la prolifération de celles-ci. L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité du pembrolizumab seul en traitement néoadjuvant et associé en traitement adjuvant avec celle du traitement standard chez des patients ayant un carcinome épidermoïde de la tête et du cou, à cellules squameuses, localement avancé, résécable et de stade 3 à 4a. Les patients seront répartis de façon aléatoire en 2 groupes. Avant la chirurgie, les patients du 1er groupe recevront du pembrolizumab toutes les 3 semaines jusqu’à 2 cures. Les patients recevront ensuite du pembrolizumab en traitement adjuvant, toutes les 3 semaines jusqu’à 15 cures, associé à une radiothérapie standard et du cisplatine, chez les patients à marges positives ou avec extension extra-capsulaire après la chirurgie ou associé à une radiothérapie standard seule, chez les patients à marges propres et avec absence d’extension extra-capsulaire après la chirurgie. Les patients du deuxième groupe ne recevront pas de traitement néoadjuvant avant chirurgie. Les patients recevront ensuite de la radiothérapie associé à du cisplatine, chez les patients à marges positives ou extension extra-capsulaire après résection chirurgicale ou une radiothérapie standard seule, chez les patients à marges propres et absence d’extension extra-capsulaire après la chirurgie. Les patients seront suivis pendant 7 ans.
Extrait Scientifique
Il s’agit d’une étude de phase 3 randomisée, en groupes parallèles et multicentrique. Les patients sont randomisés en 2 bras : - Bras 1 : les patients reçoivent du pembrolizumab IV en traitement néoadjuvant toutes les 3 semaines jusqu’à 2 cures avant résection chirurgicale. Les patients reçoivent ensuite du pembrolizumab IV toutes les 3 semaines jusqu’à 15 cures en traitement adjuvant, associé à une radiothérapie standard et du cisplatine IV, chez les patients à marges positives ou avec extension extra-capsulaire après résection chirurgicale, ou en associé à une radiothérapie standard seule, chez les patients à marges propres et en absence d’extension extra-capsulaire après résection chirurgicale. - Bras 2 : les patients ne reçoivent pas de traitement néoadjuvant avant résection chirurgicale. Les patients reçoivent ensuite une radiothérapie associé à du cisplatine IV chez les patients à marges positives ou avec extension extra-capsulaire après résection chirurgicale ou une radiothérapie standard seule chez les patients à marges propres et en absence d’extension extra-capsulaire après résection chirurgicale. Les patients sont suivis pendant 7 ans.;
Objectif principal
- Comparer le taux de réponse pathologique majeure au moment de la chirurgie définitive du pembrolizumab en traitement néoadjuvant et traitement adjuvant avec celui du traitement standard. - Comparer la survie sans évènement du pembrolizumab en traitement néoadjuvant et traitement adjuvant avec celle du traitement standard.;
Objectif secondaire
Comparer la survie globale. Évaluer le taux de réponse complète pathologique. Évaluer les scores d'état de santé global et la qualité de vie à l'aide du questionnaire (QLQ)-C30 de l'EORTC, ainsi que la déglutition, la parole et la douleur à l'aide du questionnaire QLQ-H&N35 spécifique de la tête et du cou de l'EORTC. Déterminer la sécurité d'emploi et la tolérance du pembrolizumab seul en traitement néoadjuvant et en association en traitement adjuvant avec de la radiothérapie avec ou sans cisplatine.
Critère d'inclusion
- Âge ≥ 18 ans.
- Carcinome épidermoïde, résécable, non métastatique, nouvellement diagnostiqué et confirmé histologiquement, cancer de l’oropharynx de stade III, de statut p16 positif, de classeT4 (N0-N2), M0, cancer de l’oropharynx de stade III ou IVa, de statut p16 négatif, cancer du larynx, de l'hypopharynx ou de la cavité buccale de stade III ou IVa indépendamment du statut p16, cancer éligible à une intervention chirurgicale primitive avec une charge tumorale évaluable (lésions tumorales mesurables et/ou non mesurables) par TDM ou IRM selon les critères RECIST 1.1 et un statut du papillomavirus humain connu.
- Échantillon disponible de tumeur archivé ou obtenu par une biopsie au trocart ou exérèse nouvellement réalisée sur une lésion tumorale non précédemment irradiée afin d’analyser le biomarqueur PD-L1.
- Indice de performance ≤ 1 (OMS) dans les 10 jours précédant le début du traitement de l’étude.
Critère de non inclusion
- Carcinome épidermoïde de la tête et du cou de stade T4b et/ou N3 et/ou avec des métastases distantes.
- Immunodéficience diagnostiquée.
- Autre cancer notamment un cancer primitif de la tête et du cou, cancer du rhinopharynx, des sinus ou paranasal ou tout autre cancer inconnu.
- Traitement antérieur par un agent anti-PD-1, anti-PD-L1 ou anti-PDL2 ou avec un agent visant un autre récepteur coinhibiteur des lymphocytes T (ex : CTLA-4, OX-40, CD137).
- Traitement par stéroïdes systémiques à une dose ≥ 10 mg de prednisone par jour ou toute autre forme de traitement immunosuppresseur reçu dans les 7 jours précédant la première dose du traitement de l'étude.
- Radiothérapie ou un traitement anticancéreux systémique antérieur notamment le traitement de l'étude ou tout autre traitement expérimental avant la randomisation.
- Sérologie VIH positive.